Dans le cadre de ses études de marché, A&T Efficiency - start ’up active dans les relations entre les entreprises privées et le secteur public – mène une première investigation relative aux stratégies mises en place par les pouvoirs locaux pour faire face au début de l’épidémie du coronavirus.Cet article, prélude à une étude plus complète, se base sur l’analyse approfondie des modifications budgétaires numéro 1, alors que le déconfinement se mettait progressivement en place. Ces décisions ne traduisent que les premiers impacts de cette première vague, mais ils permettent déjà d’apporter un éclairage chiffré sur le rôle des pouvoirs locaux lors de la pandémie.
Méthodologie
L’analyse se base sur les modifications budgétaires votées par les conseils au printemps 2020. Les données des 253 communes wallonnes de langue française sont disponibles, ainsi que celles de 248 CPAS. Le taux de complétude est donc suffisant pour observer les premières tendances de l’impact de la crise.
Ceci étant, s’agissant de modifications budgétaires, il importe de conserver à l’esprit qu’il s’agit d’un acte prévisionnel et que seule l’analyse des comptes 2020, qui seront votés en 2021, permettra de mesurer l’impact réel. De plus, les données ne comportent pas encore les articles que les services financiers ont identifiés comme directement liés à l’épidémie.
Faute de pouvoir disposer d’un sismographe précis à un stade aussi précoce, il s’agit ici d’effectuer des coups de sonde de manière thématique dans plusieurs domaines où les pouvoirs locaux se sont adaptés pour servir les nouveaux besoins de leurs citoyens. Nous avons donc exploré de manière transversale à tous les pouvoirs locaux certains frais de fonctionnement (habillement, fournitures techniques, frais relatifs aux bâtiments moins occupés, …), certains codes relevant d’une fiscalité locale adaptée au ralentissement économique, ou encore les dépenses de transfert vers d’autres services publics qui sont, eux aussi, en première ligne.
Ces sondages, bien que portant toujours sur des données prévisionnelles, permet ainsi de mieux cerner en quoi cette situation inédite devrait impacter les finances locales.
Les grands mouvements
De manière globale, les modifications budgétaires numéro 1 de 2020 ont été largement plus importantes dans le service extraordinaire, revu largement à la hausse. Une série d’éléments structurels peuvent expliquer ceci, notamment le montant des marchés et leur caractère plus dynamique. Mis à part les investissements informatiques, ou dans les bâtiments en éviers et autres dispositifs d’hygiène, ce service comporte a priori peu de liens directs avec l’épidémie. Il ne fera donc pas l’objet d’une analyse précise, si ce n’est pour souligner que beaucoup de mouvements portent sur l’intégration du résultat des comptes 2019. Ainsi, le mali budgété fait plus que doubler à un total de 222 millions d’euros (+128 millions soit +57%) et le boni n’augmente que très légèrement à 115 millions d’euros (+1,9 millions soit +1,69%).
En ce qui concerne le service ordinaire, dont l’analyse sera développée plus bas, le boni est dorénavant budgété à 502 millions d’euros (+60,8 millions d’euros soit +12,1%) et le mali à 6,6 millions d’euros (-149.000 euros soit -2,26%).
Tout ceci souligne, à la fois, la très grande rigueur avec laquelle les communes wallonnes gèrent leurs dépenses courantes ; mais indique, aussi, la difficulté qu’elles ont à prévoir le montant final des marchés à l’extraordinaire.
Découvrez dans le prochain numéro de Finzine cet article complet sur les impacts du Covid-19 sur les budgets des pouvoirs locaux.