La période d'envoi aux contribuables de leurs avertissements-extraits de rôle a commencé. Et il risque d'y avoir quelques mécontentements auprès des citoyens wallons et bruxellois. En effet : le montant du précompte immobilier à régler pour 2023 a fortement augmenté.
Comment expliquer une telle hausse du précompte immobilier pour cette année ? D’abord, le revenu cadastral a enregistré une indexation record de 9,6 %. Les trois dernières années, les hausses étaient beaucoup moins conséquentes : 1,4 %, 0,7 % et 2,4 %.
Ensuite, un certain nombre de communes ont augmenté leurs centimes additionnels, surtout à Bruxelles. Sur les 19 localités bruxelloises, 9 viennent de rehausser leur fiscalité dont, entre autres, Molenbeek, Ixelles, Anderlecht et Woluwe-Saint-Lambert. En région wallonne, seules 3 communes ont franchi le pas : Jemeppe-sur-Sambre, Andenne et Floreffe.
D'autres raisons en cause
De manière globale, d'autres raisons peuvent expliquer cette hausse du précompte immobilier. La première : les communes endossent de plus en plus de responsabilités et le financement ad hoc ne suit pas. La seconde : l'inflation qui met davantage sous pression le budgets des communes.
« Il y a la hausse de la dotation du CPAS et de la zone de police, ainsi que l’indexation des salaires du personnel communal. Les prix énergétiques ont aussi beaucoup augmenté », explique l’échevine des finances Elke Roex (Anderlecht).
« On a dû augmenter les centimes additionnels pour faire face aux très nombreuses hausses budgétaires qui sont les nôtres et qui sont mécaniques. Elles ne sont pas liées à la mise en place de nouvelles politiques sur lesquelles on aurait pu agir », poursuit l'échevin des finances Romain De Reusme (commune d'Ixelles).
Ce phénomène de rehaussement des centimes additionnels au précompte immobilier n'est pas nouveau. Depuis 1999, ceux-ci ont augmenté globalement de 30 % à Bruxelles (taux moyen de 3.281 en 2023), contre 12 % en Wallonie (2.585). Cette différence s'explique par le fait que les communes bruxelloises compensent partiellement ces hausses successives par une légère baisse de l’impôt des personnes physiques (IPP) et la mise en place d’une prime pour les propriétaires qui occupent leur bien.
Source : Le Soir.