Comme chaque année, Belfius publie son étude consacrée aux finances locales des pouvoirs publics. Pour 2023, les communes enregistrent une hausse de leurs recettes et de leurs dépenses ordinaires dépassant les 16% par rapport à 2022.
Comme Belfius l’indique à juste titre dans son étude sur les Finances locales, l’année 2023 a notamment été marquée par la forte inflation qui continue à mener la vie dure aux administrations locales, soumises à une pression considérable.
Ce qui explique la hausse extraordinaire des finances en 2023 des communes : +16,5% pour les dépenses ordinaires et +16,3% pour les recettes ordinaires.
Dépenses ordinaires
Selon les budgets initiaux 2023, les dépenses ordinaires des communes wallonnes s’établissent à 6,9 milliards €, soit 1.875 € par habitant, et enregistrent une progression spectaculaire de 16,5% par rapport aux budgets initiaux 2022.
Cette évolution très importante résulte de la progression spectaculaire de l’inflation et de l’évolution galopante des coûts énergétiques qui se sont manifestées sur l’ensemble de l’exercice 2022. Les dépenses de personnel absorbent en moyenne 40% des dépenses totales contre 30% pour les transferts.
Les charges de la dette (intérêts et remboursement du capital) absorbent en moyenne 12% des dépenses ordinaires totales.
Les prélèvements fonctionnels s’élèvent à 145 millions € et sont en forte progression (+450%). Ils correspondent à la constitution des provisions pour risques et charges notamment à partir des aides régionales reçues dans le cadre du plan «Oxygène», ainsi qu’à partir d’une partie des recettes de la taxe additionnelle à l’IPP (exceptionnellement élevée en 2023 en raison du changement de calendrier de versement des additionnels à l’IPP par le SPF Finances).
Recettes ordinaires
Selon les budgets 2023 des communes wallonnes, les recettes ordinaires s’établissent à 6,9 milliards € en progression de 16,3% par rapport à 2022.
Cette évolution favorable résulte, d’une part, des mécanismes d’indexation de nombreuses recettes communales (fiscalité, fonds, subsides) et, d’autre part, de l’apport important de recettes dites de prélèvements (correspondant soit à des aides régionales en faveur des villes et communes en difficultés financières, soit à l’utilisation ou à la reprise de provisions disponibles).
Ces recettes de prélèvements alimentant l’exercice propre s’élèvent à près de 500 millions € en 2023 et représentent 7% des recettes ordinaires totales. Sans l’apport des opérations de prélèvements, les recettes ordinaires progressent de 13,5% (soit moins que les dépenses ordinaires).
La fiscalité procure un peu moins de la moitié des recettes ordinaires tandis que le Fonds des communes, près d’un quart. Les sources de financement varie selon le type socio-démographique de la commune.
Ainsi, les recettes fiscales sont davantage prépondérantes au niveau des communes résidentielles alors que les dotations du Fonds des communes occupent une proportion plus significative au niveau des communes urbanisées et surtout des villes. Pour les communes rurales, les recettes de prestations (comprenant notamment le produit des coupes de bois) contribuent davantage au financement du budget ordinaire.
Retrouvez plus de détails sur les dépenses et revenus des communes wallonnes pour l’année 2023 dans l’étude de Belfius, disponible sur FinancesConnect. L’exercice a également était fait pour la région bruxelloise et est consultable ici.